Les barrières de plâtre
Se fendillent doucement
Et doucement déposent
Des copeaux de ciment
Sciures de vieillesse
Au Nord
Les fronts de mer
Ont cette tristesse
Caressée de grisaille
Quand la Mer assaille
Et ronge le béton
Lui déposant le sel
Lui déposant la mousse
Lui apposant sa marque
En un incessant martel
Elle semble ignorer
Les démarches incertaines
Les silhouettes hésitantes
Des vieux qui déambulent
Bras dessus bras perdus
Des vieux qui somnambulent
Leur présent est si loin
Leur passé à peine plus
Que comme des ombres douces
Ils n’opposent nul frein
A l’Océan qui pousse
Et murmure :
«Amis, je vous éteins…»