J'AI RÊVE QUE JE LÂCHAIS DES CHIENS DANS LES RUES


J'ai rêvé la nuit dernière

Que je lâchais des chiens dans les rues

Mille laisses dans la main

Dont les bouts se perdaient loin

Dans le fond de mes poches

Par delà le tissu

Et ma veste des jours heureux

Comme un chenil halluciné

Aboyait, aboyait


L'heure de m'alléger sonna

Je ne sais si ce fut ce cri au loin

Ou cet oiseau qui m'insulta

Mais je serrai les poings

Avant d'ouvrir grand les doigts

Alors de mon habit fusèrent

Un à un ces molosses quand par terre

Tombaient une à une

Mes laisses infinies


Je les ai vus bondir, vers la lune

Retombant comme des pierres

Prêts à mordre les étoiles

Ils se contentaient d'en mordre la lumière

Et j'ai vu à leurs yeux fous

La colère qui m'habitait

Et j'ai vu à leurs yeux fous

Que sous mon maquillage pâle

J'avais été mordu

Par un désespoir jaune sale

J'avais été mordu

Et que je crevais de la rage

Mélancolie de gargouille bavant sous mon beau visage