LA CRECELLE ALGEROISE


Quand il pleut,

Sur les confins d’un drapeau

Difficile de voir dans ces gouttes sales

Un soupçon d’eau

Territoriale

Car une carte n’est pas un pays

Et un drapeau même pas une carte


Écartons l’une de l’autre

Ces deux routes de bord de mer

Ces deux routes et déroulons

Le tapis de la première

Vers l’été

Pour que l’autre à côté

Puisse à son tour

S’enneiger


Rapprochons l’une de l’autre

Ces deux routes étrangères

C’est pas grave si parallèles

Elles conduisent toutes deux vers

Le même village

Et bras dessus, bras dessous,

Traversent le même paysage


J’ai craché sur le silence

Avec ma crécelle algéroise

Je ne pouvais plus, tu vois je pense

Supporter que l’on me toise

On a dit c’est un fou

Mais bon dieu quelle violence

J’ai hurlé de mes deux poings

A chaque coup de bâton

Il fallait que je déchire

Ce mausolée de carton


J’ai parait-il choqué le monde

En tirant sur les étoiles

Il fallait que je décroche

Cette foutue bonne étoile

Qui ne m’a jamais couvé

Qui ne m’a jamais protégé


J’ai craché sur le silence

Avec ma crécelle algéroise

Je ne pouvais plus, tu vois je pense

Supporter que l’on me toise

On a dit c’est un fou

Mais bon dieu quelle violence

J’ai hurlé de mes deux poings

A chaque coup de bâton

Il fallait que je déchire

Ce mausolée de carton