Regarde
Ils nous couchent en joue
Sur le mur
Dans le vent
On en aura avalé
De cette herbe noire
Celle-là même qui se vengera
Buvant nos espoirs
Laissés à terre
Noyés dans le sang
À l’angle du soir
Et comme un môme
Qui de son lit, crie :
«N’éteignez pas !»
Se dresser et se tendre
Comme un arc
Vers sa mère
Mon pauvre pays
T’en finis pas de crever
De vaciller sous la voûte
D’un ciel
Plus clair
Qu’ailleurs
Ces choses qui me percutent
Me projettent en arrière
Désarticulent ma chute
Et giflent ma mémoire
giflent ma mémoire
giflent ma mémoire