S'étendre sur la plage
Déserte mais vivante
Entendre par le dos
Comment la grève se bat
Plus loin, là où l'eau vient la mordre
Et le vent pique le visage
Soulevant les grains de la Gisante
Le froid est là , porteur d'eau
Lui aussi charrie les algues
Ici , c'est toute la Terre qu'on sent se tordre
Quant aux villas qui sont là
Elles n'offrent rien, même pas
Le visage de la morte-saison
Ligne-digue de mortes-maisons
Elles ne sont plus qu'un grand volet fermé
Sur des cris d'enfants, bouées et cerfs-volants
Sandalettes laissées au bas des escaliers
Quand l'été était encore l'été
Vieux échos emprisonnés
Que le sable n'entend pas
Lui qui livre bataille
Et les quelques maisons rongées
Ne sont plus qu'accoudoir fugace
Sur lequel s'adosser
Le temps d'une seconde
Avant d'être noyés
Le temps de quelques vagues
Venant par milliers, tout frapper
Le temps que le temps
Donne à l'océan
Sa force immuable
Vieux est l'océan qui gronde
Vieux est l'océan qui ronge
Vieille est cette plage fatiguée