Regarde, c’est là
Qu’ils viennent poser
Parfois
Leurs souliers de mousson
Regarde, c’est là
Qu’ils viennent promener
Leur ombre pluvieuse
Comme ailleurs, on promène ses succès
Et c’est là, quelque part
Dans ces collines silencieuses
Rendues muettes par la pluie
Qui a laissé comme un tapis
Qu’on retrouve au matin
Un vieillard comme endormi
Venu s’éteindre doucement
Dans ce linceul, ce drap de pluie
Elle
Elle n’a plus toutes ses jambes
Mais elle a, toute sa tête
Sa solitude l’écorche debout
Et le silence la saigne comme une bête
En plus, ce n’est pas elle
Elle n’était sûrement pas comme celle
Qu’elle aperçoit dans le reflet
Que lui renvoie son miroir sablier
Et c’est là, quelque part
Dans ce lit aussi vieux qu’elle
Qu’on la retrouvera
Toute petite, toute pliée
Elle, qui la veille
En éteignant
Sa lampe de chevet
Savait déjà mais s’en fichait
Savait déjà mais s’en fichait