Il parait que les ventres grondent
Que derrière les collines, on
a ressorti le droit de fronde
Ce matin, la peur monte dans la ville
Il a gelé si dur, il a gelé si fort
Sur les plaines dortoirs
Dans les ghettos , dans la bordure
On compte les morts
Il a plu si fort, hier au soir
Qu'à cheval sur l'averse
L'aurore de sa veste
A écrasé le raisin
Dans son sommeil ,
Le vignoble s'est éteint
Il parait que les gorges grondent
Que derrière les collines, on
a vu des enfants faire des rondes
Ce matin, une foule monte vers la ville
C'est que la terre pleure à ciel ouvert
Les yeux crevés par des tessons
Quand la grêle a éventré
Comme la mitraille en temps de guerre
Tous les espoirs de moisson
II a plu si fort, hier au soir
Qu'à cheval sur l'averse
L’aurore de sa veste
A écrasé le raisin
Dans son sommeil ,
Le vignoble s'est éteint
En ville, c'est la stupeur
Derrière les portes suinte la peur
Des ventres creux, de la jacquerie
Dans les salons, on se rassure,
On fera donner la cavalerie
Qui sera le nouveau Cavaignac
Le garant de la fermeté
Pour empêcher la mise à sac
Pour éviter qu'on ne partage
Il va falloir sonner la charge
Ils ont frappé si fort hier au soir
Qu'au-dessus des sabres
Même l'aurore se cabre
Rouge comme un crépuscule
Et derrière l'horizon
Des enfants attendront
Et personne ne viendra